Le régime sans féculent est un régime qui exclut le pain et autres produits céréaliers (pâtes, riz, blé, etc.), les légumineuses et les pommes de terre, en bref ces aliments qui nous apportent de l'énergie sur le long terme. Son principal objectif est la perte de poids rapide en mobilisant les graisses de réserve. Très efficace les premières semaines, le régime sans féculent atteint ses limites en ralentissant le métabolisme, stoppant ainsi la perte de poids.
À moyen terme, le suivi d'un régime sans féculent entraîne une grande fatigue, de possibles hypoglycémies, nausées et la production de corps cétoniques (due à la dégradation des graisses) qui déséquilibre l'organisme. À terme, ce type de régime restrictif entraîne une reprise de poids conséquente. Le point.
Régime sans féculent : en quoi consiste-t-il ?
Les premiers régimes sans féculent ont fait leur apparition dès le 19è siècle. En 1825, Jean-Anthelme Brillat-Savarin publiait « La physiologie du goût », affirmant que les amidons et les farines que l'homme utilise comme base journalière de son alimentation sont à l'origine de l'obésité, suite à une enquête auprès de personnes obèses de l'époque.
D'autres scientifiques et médecins ont suivi cette idée jusqu'au Dr Robert Atkins en 1972, qui recommandait aux personnes en surpoids d'éliminer les féculents et produits dérivés.
Bon à savoir : le régime du Dr Atkins des années 70 est un régime sans féculent poussé à l'extrême car il supprimait tous les glucides y compris ceux apportés par les fruits, les produits laitiers et l'alcool. Seule une petite quantité de légumes verts était autorisée comme apport en sucre.
Le régime sans féculent exclut les aliments contenant des sucres lents appelés glucides complexes qui apportent à l'organisme de l'énergie sur le long terme, pour le bon fonctionnement des muscles mais aussi du cerveau, grand utilisateur de sucre.
Le corps met en place une nouvelle stratégie pour trouver de l'énergie en puisant dans ses réserves de graisses appelées lipides en nutrition.
Bon à savoir : dans une alimentation équilibrée telle qu'elle est recommandée par le PNNS (Programme National Nutrition Santé), la consommation de féculents doit être aux alentours de 55 % de notre apport énergétique total de la journée.
Aliments exclus dans le régime sans féculent
Les féculents appartiennent à la famille d'aliments qui apportent des sucres lents appelés glucides complexes car ils sont dégradés lentement par l'organisme pour lui fournir de l'énergie à la demande.
Le régime sans féculent exclut donc les aliments qui en contiennent, à savoir :
- Le pain et les produits de panification tels que les biscottes, pain grillé mais aussi les croissants, petits-pains au chocolat et pâtisseries qui contiennent de la farine.
- Toutes les céréales et produits dérivés : riz, blé, boulgour, pâtes, semoule, millet, céréales du petit-déjeuner, etc.
- Les légumes secs et légumineuses : lentilles, haricots blancs, flageolets, fèves, pois chiches, etc.
- Les pommes de terre.
Par extension, le régime sans féculent exclut les produits sucrés qui apportent des sucres rapides (ou glucides rapides). Sont donc éliminés sucre, boissons sucrées, confiture, miel, chocolat, bonbons et gâteaux.
La mise en pratique d'un régime sans féculent change la composition d'un repas « classique » à la française. La baguette traditionnelle disparaît de la table ainsi que les céréales du petit-déjeuner.
Exemple de repas sur une journée :
- Petit-déjeuner : une boisson sans sucre + un produit laitier nature+ 1 fruit + 1 œuf éventuellement.
- Déjeuner : crudités + volaille + légumes verts + 1 produit laitier + 1 fruit.
- Dîner : potage de légumes + poisson + dessert lacté sans sucre.
Bienfaits et risques du régime sans féculent
Comme le régime sans féculent exclut les aliments riches en glucides complexes (pain, pâtes, riz, pommes de terre, etc.) et par extension en sucres rapides (sucre, confitures, miel, etc.), il réduit d'environ 50 % l'apport calorique de la journée. Il permet ainsi une perte de poids rapide. C'est son principal objectif.
Les avantages du régime sans féculent sont les suivants :
- perte de poids rapide ;
- baisse de la glycémie (taux de sucre dans le sang) par l'absence d'aliments contenant de l'amidon et du sucre rapide (hormis ceux apportés par les produits laitiers, fruits et légumes) ;
- réduction d'apport en gluten (protéines de céréales du blé, seigle, avoine, orge) pour les personnes dites sensibles ou intolérantes, cherchant à limiter leur apport pour un meilleur confort digestif.
À noter : seules les personnes atteintes de la maladie cœliaque doivent supprimer de leur alimentation tout produit contenant du gluten. Certains féculents en font partie sauf le riz, le maïs et le quinoa.
Comme tout régime restrictif, le régime sans féculent présente des inconvénients à moyen terme, le premier étant la privation d'aliments appréciés et faciles à cuisiner. Parmi les principaux risques pour la santé figurent :
- Une perte de poids trop rapide avec une fatigue intense, d'autant plus si la personne est sportive : comme les apports en glucides sont très réduits, l'organisme puise dans ses réserves. Or, il va trouver du sucre (glucose) stocké sous forme de glycogène dans le foie et les muscles.
- Perte en eau et masse musculaire : c'est le principal risque si la perte de poids est trop rapide, car ce n'est que dans un deuxième temps que la dégradation des lipides interviendra pour fournir de l'énergie à l'organisme.
- Risque d'augmentation du « mauvais » cholestérol (ou LDL cholestérol) car en arrêtant la consommation des féculents et dérivés, la personne sera tentée de compenser son manque d'énergie en mangeant davantage de viande, charcuterie et fromages, riches en graisses saturées néfastes pour la santé.
- Risque d'hypoglycémie c'est-à-dire une baisse du taux de sucre dans le sang qui se traduit par des nausées jusqu'à la perte de connaissance.
- Risque d'acidocétose (caractérisée par une haleine d'odeur de pomme) : la dégradation des lipides engendre une production importante de corps cétoniques (sorte de déchets) qui vont s'accumuler dans le sang et déséquilibrer l'organisme pouvant entraîner de graves complications pour les personnes diabétiques.
Pour tous les risques cités ci-dessus, le régime sans féculent est contre-indiqué pour les enfants, adolescents, femmes enceintes, personnes dénutries et diabétiques.
Bon à savoir : alors que le but recherché en suivant un régime sans féculent est de « brûler » les graisses de réserve, le procédé mis en place par l'organisme va ralentir et se bloquer à un moment donné.
Pour éviter les contraintes et la monotonie d'un régime sans féculent, mieux vaut adopter un régime limité en féculents, moins fatigant et moins délétère pour la santé.
Il faudra ainsi limiter sa consommation de pain, pâtes, riz, etc. en fonction de son activité physique. Pour une personne sédentaire, un minimum de 100 g cuit de féculent (ou équivalent) et 50 g de pain sont recommandés au quotidien, tandis que pour un sportif, 300 g de pâtes sont nécessaires.
Enfin, mieux vaut privilégier des féculents et céréales complets, plus riches en fibres, qui ont un index glycémique plus bas que les produits raffinés (dans ses recommandations 2019, Santé publique France recommande de consommer au moins un féculent complet par jour). Cela permet de baisser la sécrétion d'insuline qui favorise le stockage des graisses.